27.7.08

Menaces du Parti radical serbe

Sur son site Internet, le Parti radical serbe (SRS) indique que des rassemblements de protestation quotidiens contre l'arrestation de Radovan Karadžić ont lieu à 17 heures sur la Place de la République à Belgrade. Pour autant, le SRS déclare ne pas être l'organisateur de ces rassemblements qui n'ont pas attiré les foules jusqu'à ce jour.

Le SRS appelle désormais à un "rassemblement panserbe contre le régime félon et dictatorial de Boris Tadić" le mardi 29 juillet prochain à 19 heures.

Le parti de Vojislav Šešelj s'est montré menaçant lors de sa conférence de presse de vendredi dernier à travers l'intervention de sa dirigeante Vjerica Radeta : (...) Nous rappelons à Boris Tadic, le dictateur jaune que j'appelle bien volontiers Boris Broz, car il se comporte comme cela, que la trahison en Serbie ne se pardonne jamais. Nous ne menaçons pas, mais nous signalons la malédiction qui a accompagné tous les traîtres dans l'histoire serbe. Nous rappelons la fin de la dynastie des Obrenović et je dirais aux tenants du pouvoir actuels que tous n'auront peut-être pas la chance de Zoran Đinđić car Dieu punit jusqu'à la septième génération, et selon certains avis, jusqu'à la onzième, et il faudrait qu'ils en tiennent compte. (...).

Le Roi Alexandre Obrenović et son épouse Draga Mašin ont été assassinés sauvagement par des conspirateurs issus des rangs de l'armée serbe en 1903. Zoran Đinđić a été assassiné en mars 2003. Vjerica Radeta et la direction politique du SRS souhaitent-elles le même destin à Boris Tadić?

Les propos de Vjerica Radeta ont choqué une large partie de l'opinion serbe. Des menaces de mort sont adressées quotidiennement au président serbe à son adresse électronique en particulier.

Les autres partis d'opposition, le Parti démocrate de Serbie (DSS) et Nouvelle Serbie, ont annoncé qu'ils participeraient à la manifestation du 29 juillet car ils considèrent que la coalition au pouvoir ne "conduit pas la politique de la Serbie, mais celle qui lui est imposée de l'extérieur". Vojislav Koštunica (DSS), l'ancien premier ministre, considère quant à lui que le gouvernement actuel n'a pas de courage, qu'il ne mène pas une politique autonome mais qu'il tente de répondre sans fin aux exigences de l'Union européenne et des Etats-Unis. Il a déclaré que son intention avait été de remettre en cause la légitimité du TPIY après les acquittements de Ramush Haradinaj et de Naser Orić.

Les propos de Vjerica Radeta constituent un appel explicite à la violence politique. Le SRS avait veillé à soigner son discours au cours des dernières campagnes électorales (2007 et 2008). Tout cela n'était que changement de façade. Dire que certains analystes politiques ont essayé de nous faire croire que le SRS se transformait en parti du centre-droit, à l'instar du HDZ en Croatie.

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