11.9.08

Du rififi chez les radicaux

Alors que le Parti radical serbe (SRS) était jusqu'aux élections législatives de cette année le premier parti de Serbie avec 30% d'intentions de vote, il est désormais en seconde position derrière la coalition Pour la Serbie européenne (Za Evropsku Srbiju), construite autour du Parti démocrate et créditée de 41% d'intentions de vote selon un sondage réalisé en août (Blic, 04.09.2008).

L'influence du SRS ne sera plus la même après la démission de Tomislav Nikolić, vice-président du parti d'extrême-droite, désavoué par Vojislav Šešelj depuis sa cellule de Scheveningen à propos du vote en faveur de l'Accord de stabilisation et d'association avec l'Union européenne approuvé par l'Assemblée nationale mardi 9 septembre 2008. En effet, Tomislav Nikolić avait annoncé que les députés du SRS voteraient en faveur de l'ASA en échange de l'adoption d'un amendement élaboré par son groupe parlementaire.

Depuis Tomislav Nikolić a créé un nouveau groupe parlementaire dénommé "En avant, Serbie" et a réussi à attirer 18 députés (Politika, 10.09.2008). La direction du SRS s'apprête à exclure du parti les partisans de Tomislav Nikolić qui annonce désormais la formation d'un nouveau parti.

Le dénouement de la crise devrait intervenir vendredi 12 septembre lors d'une réunion de la direction (Direction centrale pariotique) du SRS composée de 101 personnes. Il est fort probable quer les dirigeants fidèles à Vojislav Šešelj obtiennent l'exclusion des membres soutenant Tomislav Nikolić.

Certains dirigeants radicaux affirment que ce sont les services secrets étrangers qui ont provoqué la crise interne afin d'affaiblir le SRS. Des purges sont donc en vue à travers le SRS qui ne sortira pas indemne de ces événements. Demain, il sera intéressant de voir de quel côté penchera Aleksandar Vučić, le secrétaire général du parti, le plus populaire des radicaux avec Tomislav Nikolić.