Le rassemblement sur la Place de la République à Belgrade, organisé le mardi 29 juillet dernier par le Parti radical serbe, est un échec. Entre 15 000 et 20 000 personnes étaient présentes. Cela est bien loin des dizaines de milliers de personnes annoncées par les radicaux. Belgrade a connu des meetings bien plus imposants ces dernières années. Pour rester en 2008, dans un autre contexte politique, 250 000 personnes s'étaient déplacées dans le centre de la capitale pour dénoncer l'indépendance du Kosovo. Lors des obsèques de Zoran Đinđić le samedi 15 mars 2003, plusieurs centaines de milliers de personnes avaient accompagné le cortège dans les rue de Belgrade...
Force est de constater que Radovan Karadžić ne mobilise pas beaucoup de citoyens serbes. Le SRS exploite l'arrestation de Radovan Karadžić pour exister car il a de nouveau échoué à constituer un gouvernement, les socialistes leur ayant fait défaut. Il aurait pu se consoler avec la gestion de la ville de Belgrade, mais là aussi les alliances se sont retournées et les démocrates ont pu préserver leurs positions à Belgrade grâce à l'appui des socialistes (SPS).
Les radicaux dénoncent la prétendue dictature du président serbe, Boris Tadić. Pourtant, ce dernier a été démocratiquement élu en février 2008. De même, la coalition pour la Serbie européenne, constituée autour du Parti démocrate, est arrivée en tête aux élections législatives. Elle est parvenue à s'entendre avec le Parti socialiste de Serbie pour former une majorité à l'Assemblée nationale.
D'aucuns voudraient faire croire que le pays connaît une crise politique. La Serbie a un gouvernement reposant sur une majorité claire. Certes, le parlement ne fonctionne pas normalement en raison de l'obstruction des radicaux. Les députés du Parti radical serbe, du Parti démocrate de Serbie et de Nouvelle Serbie souhaitent obtenir la démission de la présidente du parlement, Slavica Đukić - Dejanović (SPS). Lorsque le parlement reprendra ses débats, la ratification de l'Accord de stabilisation et d'association avec l'UE sera à l'ordre du jour.
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