22.5.09

Les Pays-Bas toujours intransigeants à l'égard de la Serbie

Bien qu'ayant réalisé des progrès sur la voie de l'adhésion à l'Union européenne, la Serbie se trouve confrontée à un blocage lié à la position intransigeante des Pays-Bas. En effet, ces derniers s'opposent à la mise en application de l'Accord de stabilisation et d'association (ASA) conclu entre l'UE et la Serbie dans la mesure où les autorités de Belgrade n'ont toujours pas livré Ratko Mladić. Non seulement la Serbie a livré au TPIY Radovan Karadzić en juillet 2008 mais elle a transféré à la Haye 44 des 46 personnes inculpées par le TPIY et relevant de ses compétences. Aujourd'hui, le discours sur l'absence de coopération entre la Serbie et le TPIY ne tient plus. Si la Serbie doit remplir ses obligations internationales et livrer les deux derniers fugitifs, doit-elle pour autant payer les erreurs commises par le bataillon néerlandais de l'ONU qui stationnait autour de Srebrenica au moment de la conquête de la ville par les forces armées serbes de Bosnie-Herzégovine en juillet 1995? En 2002, un rapport officiel avait mis en exergue le manque d'initiative des soldats néerlandais lors de la chute de Srebrenica et de l'expulsion de sa population et avait provoqué la démission du gouvernement de Wim Kok.

L’ASA que le précédent gouvernement serbe de Vojislav Koštunica n’avait pas voulu faire ratifier a été adopté par l’Assemblée nationale de Serbie le 9 septembre 2008 par 140 députés sur 250 (le Parti démocrate de Serbie et Nouvelle Serbie ayant voté contre, tandis que les radicaux (SRS) et les députés de « En avant Serbie » n’ont pas pris part au vote). Afin de souligner leur volonté de progresser dans le processus d'adhésion àl'UE, les autorités serbes ont décidé d'appliquer unilatéralement, à compter du 1er janvier 2009, les dispositions de l'ASA les concernant directement
. Elles auraient également souhaité déclarer leur pays candidat à l'adhésion dès ce printemps.
Alors que les effets de la crise économique mondiale se font sentir en Serbie, il convient de consolider les changements démocratiques intervenus dans ce pays depuis la chute de Milošević en octobre 2000. L'un des moyens est d'arrimer la Serbie à l'UE mais pour ce faire, ils est nécessaire que les Pays-Bas assouplissent leur position.